lundi 18 février 2013

Renversant concert de Ron Carter

Un contrebassiste de jazz de légende, en concert devant 50 personnes, dans un simple conservatoire de musique au milieu de Brooklyn... Incroyable? Mais vrai. On y était.



Une bête affiche.
C'est Tonio qui a repéré l'annonce, une simple affiche devant le conservatoire. A peine un petite annonce laconique dans les journaux. Comme si personne n'avait fait gaffe à la personnalité programmée: Ron Carter, rien qu'un des bassistes les plus importants de l'histoire du jazz. 
On a douté que ce soit lui-même en personne, même après avoir pris les billets. Jusqu'à qu'à samedi soir. On est venus en force, avec les enfants et mes parents. Personne n'a regretté. Moment magique.

Ron Carter, à droite, parle de sa vie avant que ne commence le concert.

Un musicien classique.
En "tête-à-têtes" avec le public, il a d'abord parlé de sa vie. Rappel de faits trop souvent oubliés: Ron Carter, 75 ans, a grandi à Detroit au temps de la ségrégation. Et cela a considérablement changé le cours de sa carrière.


Victime de la ségrégation.
Il est refusé une première fois à l'université parce qu'il est Noir: il contournera l'interdiction en se faisant recruter par l'équipe de basket de la fac. Et, à la sortie de ses études supérieures, il se voit barrer l'accès au poste de contrebassiste classique qu'on lui proposait parce que la direction de l'orchestre ne voulait pas de Noirs.
Ron Carter fait ses valises pour New York et le jazz, où il avait entendu dire qu'un contrebassiste ne reste jamais longtemps sans travail. C'était en 1959.

"So What", so nice.
L'auditoire est sous le charme de ce vieil homme à la voix grave et douce, haute silhouette longiligne et élégante. Ses mains immenses font vibrer l'air et, plus tard dans la soirée, sa contrebasse. 
Le quartet attaque avec "So What" de Miles Davis, d'une évidence presque folle. Jouer, comme une seconde nature. Subtil, pro, incarné, avec des trésors de trouvailles du côté du batteur (McClenty Hunter) et une joie enfantine pour le pianiste (George Cables). C'est immédiatement là, prêt à s'enrouler autour de vous, à vous donner la "rythmite", à vous faire partir. A un moment, j'ai regardé, tout le monde dans la salle battait la mesure des pieds, de la tête ou d'une main sur la cuisse. 

Nouvel album.
Ron Carter a inventé une petite contrebasse, appelée "Piccolo", qui lui permettait de passer sur le devant de la scène et donc de tenir le rôle de leader dans le groupe. Il a annoncé qu'il allait sortir un nouveau disque en avril, enregistré à Tokyo après avoir déjà joué sur environ 2500 albums.

Miracle new-yorkais.
Il vit et travaille à Manhattan, ainsi que les autres musiciens entendus ce soir (ou à Brooklyn). Ainsi que des dizaines d'autres musiciens qui comptent dans le monde. Quand ils font un concert, c'est presque au coin de leur rue. C'est ainsi que ce genre de miracle, la divine surprise de samedi soir, peut se produire à New York.

6 commentaires:

  1. Wouaouh !
    Quel contrebassiste ne rêverait pas de croiser Ron Carter !? Même sans le voir jouer, juste croiser sa grande dégaine, ce personnage à l'air so charismatique... J'ai simplement eu l'occasion de le voir jouer sur Youtube et j'ai compris que c'était un extra-terrestre !... Claire, tu ne te rends pas compte que ce fut sans doute la rencontre du 3e Type !!

    Bise et châpo !

    Frédo, contrebassiste amateur.
    Typo au dOF
    (Hélène m'a transmis ton lien et ça m'a trop bluffé, la grande classe... félicitations !)

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    1. tout à fait d'accord avec toi, Frédo, c'était hors du temps. Et merci de suivre mon blog. Claire

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  2. Wouaouh too !!!!
    Vivement qu'on arrive pour partager un peu de tout ça avec vous !
    On se prépare !

    Bises

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  3. Bonjour Claire,

    Notre organisme voyage-langue souhaiterait vous ajouter parmi ses blogs préférés dans sa rubrique "blogs témoignages".`http://voyagelangue.blogspot.fr
    Vos articles sont très intéressants et pourraient aider nos futurs étudiants désireux de découvrir NY city!
    Dans l'attente de votre réponse.

    Laura, conseillere chez Voyage-langue.com

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  4. Bonjour Laura

    je vous ai répondu via gmail

    merci!
    claire

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