mardi 26 février 2013

Petits bouts de France







On écoute France Inter (merci Internet. j'ai essayé de faire passer la famille à la radio publique américaine, mais pas moyen, les enfants scotchent à la radio française)
On fume des Gitanes (achetées en masse au duty free, tant mieux car ici, les clopes sont hors de prix)
On se soigne avec du Citrobiotic (extraits de pépins de pamplemousse) et à l'homéopathie, deux produits très peu répandus aux  États-Unis
On lit  et on regarde les DVD, BD, livres emportés dans les valises. Exemples: "Seuls", la BD de Gazotti et Vehlman, "Watchmen" de Moore et Gibbons, les bouquins de Daniel Pennac, des classiques: Gaston Leroux, A Dumas, Jack London... Bon, on a aussi Netflix pour plein de films en anglais et des livres de la bibliothèque du quartier, quand même.
Je porte toujours mon imper rouge, et la plupart de mes fringues sont celles que j'avais en France. Le seul truc que j'ai acheté ici, car il y avait urgence, c'est une paire de chaussures Camper… les mêmes qu'avant. J'ai honte de tant de conservatisme. En même temps, si la globo-mondialisation ne nous servait pas les mêmes objets, les mêmes marques, les mêmes boutiques d'une capitale à l'autre, je serais un peu plus aventurière dans ce domaine. Je m'étais fantasmée en executive woman à talons, ou en mètre-étalon de la mode classe, genre fashionista mondaine, cocktails et vernissages, j'avoue ne pas arriver à passer le pas (les premiers que je voient se marrer, je les envoie sur la 5e avenue me trouver des pompes).
Il faut dire aussi que le budget fringues n'a jamais été au top de mon hit-parade financier.
On écrit sur le même ordinateur de bureau qu'à Rennes, le même fond d'écran avec des galets dessus. Cet ordi est un baroudeur héroïque, emporté de France dans la soute de l'avion, avec mille précautions pour l'emballer. Je pensais le retrouver en pièces. Miracle, il était entier à l'arrivée!
Un rideau et des coussins turquoise que j'avais glissés dans ma valise sont du plus bel effet avec les meubles Ikéa rachetés au magasin de Brooklyn.
Une table d'hôtes, un grille-pain, des huiles/vinaigres/sels de plusieurs sortes rassemblés dans un coin de la cuisine: sans le vouloir, on se réinstalle dans des habitudes d'avant, parce que c'est sans doute ce qui nous convient le mieux (on peut noter là une certaines cohérence).
Le français parlé à longueur de journée, passée notre porte d'entrée.


Souvent, je me dis que nous sommes une vraie famille d'immigrés dont le trait principal, dans cette ville belle et rude, est de reconstituer leur microcosme culturel et social. Quand on entre dans notre appart', on met les pieds dans un bout de France, comme on passe à Mexico, au Pakistan ou dans les îles Caraïbes quand on pénètre chez nos voisins du quartier.

Hier, ma soeur m'a fait remarquer: "Quand on venait vous voir en Bretagne, on allait à la mer. On vient vous voir à New York et on va à la mer!" Ce n'était pas un reproche, on passait la journée, une magnifique journée gorgée de soleil, à Coney Island, la plage des New Yorkais. Elle avait raison, ma soeur. Faut croire qu'on ne se refait pas.


2 commentaires:

  1. bonjour, petite question d'une ex fumeuse qui va souvent à New-York : si vous êtes en rupture de Gitanes pensez vous en trouver à NYC ? Je me demande même si on peut y trouver des brunes américaines...
    Je vous lis régulièrement et j'aime beaucoup votre regard sur cette ville si particulière. Merci de nous faire partager vos aventures neworkaises.

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour Ella,
    et merci de suivre mon blog, ça fait toujours plaisir d'avoir des nouvelles de ceux qui lisent.
    Je crois malheureusement que trouver des Gitanes à NY relève de l'impossible. Des brunes américaines, j'avoue ne pas avoir cherché. Il faut que je m'y mette.

    RépondreSupprimer