dimanche 7 avril 2013

Y'a enfin eu du sport

De loin, comme ça, on se dit que vus leurs résultats sportifs, les Etats-Unis doivent pousser leur progéniture dès le plus jeune âge sur les terrains indoor et outdoor.
Disons que c'est vrai et faux.
D'abord, il faut comprendre comment ça marche. Les lycées et universités proposent des sports après les cours. Mais pour les enfants, plus compliqué: cela se passe soit dans des clubs privés hors de prix, soit dans des YMCA, pas données, soit dans de petites leagues (championnats) locales. Ensuite, prévoir de dépenser des trésors d'énergie - et quand même un peu de dollars - pour trouver où inscrire les gosses et pas louper la saison. Sinon, ils se contenteront des "playgrounds", où les jeunes s'affrontent au hasard des rencontres, à l'arrache.


Bien garder à l'esprit qu'on ne s'inscrit pas en septembre pour une saison de neuf ou dix mois, comme en France. Non, ici, l'année se partage en plusieurs saisons successives: football américain ou flag football jusqu'en novembre, basket de décembre à avril, baseball et re-foot américain au printemps et en été. Le soccer, foot européen de plus en plus populaire parce qu'il permet encore - plus que les autres sports, surpratiqués- d'obtenir des bourses pour le lycée et pour l'université, se répartit sur l'année.

Dans la famille, on est pas trop soccer. Noé a opté pour le flag football (variante non-violente du foot américain), mais il a vu, déçu, la saison se terminer au bout de deux mois et demi, au moment où l'esprit d'équipe gagnait les "Cardinals, l'équipe où il jouait. Il a vu aussi lui passer sous le nez celle de basket: les inscriptions se prenaient en octobre-novembre, et le temps de trouver une équipe qui accepte un retardataire, puis de mettre la main sur les horaires des entraînements, sur le bon coach et trouver le bulletin d'inscription, il ne restait que deux samedis de match. Félix a failli rater la période du baseball (avril à juin, inscriptions en février) mais on a rattrapé in extremis.


En pleine action.

Il a donc pu jouer aujourd'hui le premier match de la saison, sur un terrain au bord de l'autoroute en hauteur Brooklyn Queens Expressway, localement surnommée "BQE". Pas mal de trafic auto en l'air, et beaucoup de joie sur la pelouse. Tenue de vrai joueur, comme dans les films, numéro 31, couleurs bleu marine et gris : ça vous pose un champion.
L'entraîneur, coach Cliff, débonnaire ventru, enthousiaste et pédagogue, a ensuite donné rendez-vous pour l'entraînement mercredi. Félix va pouvoir apprendre à "pitcher" (lancer) et "catcher" (attraper) la balle. Cette semaine, il faut lui acheter un gant.

Cliff fait partie de ces parents bénévoles, qui font tourner les "leagues" jeunes. Un autre père, Bob, féru de baseball, sert de coach sur le banc. Le reste des familles assiste aux matchs assidûment. 
J'avoue ne pas bien encore comprendre les règles de ce sport si américain, si étrange pour des Français. "Le principe essentiel", me confie Katy, mère de Will, pas une spécialiste non plus, "c'est d'encourager en criant le plus fort possible." On fait connaissance entre deux actions.
 La saison, à la Holy Name League, coûte dans les 130$ pour deux mois et demie, équipement compris. Félix joue dans la catégorie d'âge "Cub", "jeunes".

C'était le même principe et la même ambiance lors des matchs de "flag" de Noé. On se retrouvait entre parents au bord du terrain, certains apportaient une couverture ou un siège de camping, beaucoup de quoi manger et boire et c'était parti pour une partie de campagne sport-co.

Au Saint John's Recreational Center, dans Crown Heights (Brooklyn, à trois quarts d'heure de métro), où il a fait son premier match de basket dans l'équipe des "Jazz", samedi, tout est gratuit. Le but est d'occuper au mieux les gamins des cités. Même lorsque la saison sera terminée, il pourra continuer les entraînements, les vendredis, pour apprendre à shooter, dribbler, passer. C'est toujours ça. Ça viendra compléter ce qu'il fait, mais sans coach, dans son club d'après-école, au Brooklyn Community College.

A Saint John's aussi, les parents sont dans les tribunes, encourageant, discutant, passant le temps.

Pour compléter le tableau sportif de notre week-end, Léo a joué au rugby samedi matin. Départ en fanfare, à 7h30, pour un match à 10h. Métro en pointillé, retardé (c'est le week-end), près de deux heures pour arriver sur le terrain de Randall's Island. Mais au final, effort récompensé: un essai marqué.

1 commentaire:

  1. Bravo les gars !
    Vous faites honneur à votre sportive de tante !
    C'est dans les gènes le sport !

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