lundi 20 mai 2013

Mes enfants speakent l'english couramment

Dimanche de pluie, dimanche en gris. Dimanche au cinoche. 
Pendant que Félix cogitait avec son pote Omar sur son projet de classe de science - peut-être une fusée, mais comment la construire, ils ne sont pas sûrs encore- je suis allée voir "The Great Gatsby", avec Noé, Léo étant assis à l'autre bout de la salle avec ses potes.
Bon? Pas bon? Avis partagés. Moi, j'ai globalement aimé, même si les effets d'emphase et de caméra sont un peu "too much", et si AGAIN je me suis demandée pourquoi le réalisateur avait eu besoin de 2h30 (!!!) pour raconter cette histoire. Mais bon, c'est divertissant, et ça donne envie de se plonger dans le livre de Francis Scott Fitzgerald (on s'est procuré l'original en anglais dès la sortie).
Mais là n'est pas la question.
Pendant le générique de début, il m'est revenu un souvenir très précis. Très vivace.
C'était dans les premières semaines de notre installation à New York. En août. L'école n'avait pas repris, et nous n'avions pas emménagé à Brooklyn, encore hébergés par un ami dans le Lower East Side, à Manhattan.
Avec mes deux fils aînés, nous nous sommes lancés, avec fougue et en bus - ce qui n'est pas qu'une demi-aventure - à l'assaut de  "Batman The Dark Knight Rises". Il faisait chaud. Presque nuit. On a mangé une glace en face du ciné après avoir pris nos places, en attendant la séance.
C'était dans l'East Village. Au AMC Loews Village 7, sur la 3e Avenue.
On est ressortis rincés, après plus de deux heures (AGAIN!) de film, pas tout compris, cerveaux en ébullition.
Ils n'étaient pas bilingues, je l'avais juste oublié en route. Moi-même, j'en avais bavé.
Neuf mois plus tard, no problem. Ils engloutissent les films et les séries télé (sur notre vénéré Netflix) comme des hamburgers de la meilleure espèce. Pas une hésitation, ils comprennent tout. 
Même le très complexe "The We and The I", de Michel Gondry, que nous avons vu fin mars à l'IFC de la 6e Avenue, est passé comme une lettre au Post Office. Pourtant, pour ceux d'entre vous qui l'ont vu en version originale, ce film est truffé du "slang" parlé par les jeunes Blacks de Brooklyn. 
Ils l'ont mieux compris que moi, Félix y compris, car ils parlent comme (ou presque) les gamins du film, en tout cas, c'est comme ça que parlent leurs copains de la neighborhood, "the hood", le quartier.
C'est époustouflant, épatant, amusant, de les entendre tenir une conversation. Il leur manque parfois quelques mots. N'étaient pas sûrs de "heir" (héritier), dans The Great Gatsby. Ou demandent comment se dit un mot, comme "tabouret", ou s'interrogent sur les multiples sens des homonymes "slip/sleep". 
On avait d'ailleurs joué à ce jeu, un dimanche froid de janvier, avec Félix, en marchant le long de l'Hudson River de retour d'un tournoi d'échecs: trouver des mots, en anglais et en français, qui possèdent de multiples significations. Drôle, instructif.
L'anglais leur est venu progressivement, sans vraiment prévenir, et autour de Noël, même Félix, qui faisait un blocage évident au début, répondait presque malgré lui dans la langue de Shakespeare/Jay Z.
Parce qu'ils ont un sérieux avantage sur moi, leur vieille mère: ils maîtrisent le langage de la rue bien mieux que moi. Le slang: beats me!

8 commentaires:

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  2. C'est extra! J'essaie de faire la même chose depuis hier, en enchainant des épisodes de la série The Americans, sans les subtitles (Vu sur Netflix?). Dans le fond, je pige assez bien l'histoire... mais il me faudrait au moins neuf ans à ce régime pour être bilingue!

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  3. Tu tiens le bon bout, keep going! T'as Netflix, toi?

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  7. J’aurais vraiment aimé être bilingue, je considère que c’est une grande chance de savoir parler couramment l’anglais et le français. Je me souviens qu’à l’adolescence je souhaitais passer quelques mois aux États-Unis pour devenir bilingue, lol.

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