jeudi 14 mars 2013

La réunion parents-profs

Entre novembre et hier, c'est le jour et la nuit. La première journée parents-profs avait été laborieuse, avec un Félix grincheux, rouspétant contre son école qu'il n'aimait pas, son enseignante qu'il kiffait guère, les autres élèves pas sympas, sa voisine tout le temps à le commander, l'impression constante de n'être "qu'une miette" et sa prof d'ESL (English as a second langage) qui "sentait pas bon".


Dans la queue de la première réunion, en novembre.


La deuxième fois, j'ai vu des myosotis orner les propos de mon fils. Il m'a emmené partout en sautillant, enjoué, enfin familier des lieux. Sa maîtresse, la prof de musique, ceux de sport, celles de science, celle d'ESL, l'ont abondamment loué. 

En maths, ça roule, il lui faut pratiquer la division (ils commencent les fractions). Et en lecture et écriture en anglais, il a atteint le niveau CP-CE1, ce qui l'a d'abord chiffonné (il est un grand de CM1 quand même!), mais qui, il a finit par admettre un tantinet fiérot, représente une progression absolument remarquable. Il est passé en six mois du niveau débutant en anglais deuxième langue au niveau avancé, sans passer par la case intermédiaire. 
Ms. Bone, sa maîtresse, m'a même assuré qu'il apprendrait encore plus vite à partir de maintenant et jusqu'à la fin de l'année, une étude a prouvé que le printemps est la période la plus bénéfique aux acquisitions.

Les profs américains ont le don de rester ultra-positifs à propos des élèves. C'est ici la moindre des choses. Et c'est drôlement motivant.
Je l'ai de nouveau constaté lors du rituel tri-annuel de la réunion parents-profs, qui a lieu pour chacun de nos enfants, à l'école, au collège et au lycée.
Le principe de ces réunions est assez marrant. Après avoir fait la queue (un peu, de toute façon, à New York, c'est dans les gènes), les parents se précipitent devant le bureau des profs qu'ils veulent absolument voir (à leur arrivée, on leur remet une feuille avec tous les numéros de bureaux). Là, ils s'inscrivent sur une liste d'attente que consulte le prof toutes les 10 minutes, pour passer au parent suivant. 
Au lycée de Léo, des élèves surveillent l'heure et tapent à la porte du prof pour lui signaler de stopper l'entretien en cours. Ils tiennent les feuilles d'inscription et renseignent les parents.

Différence notable avec la France: pour ces journées de réunion, les cours sont annulés l'après-midi et le soir, ce qui laisse disponible des horaires assez variés pour les parents (ceux qui ne peuvent pas venir le midi viennent le soir, etc.) 

Là aussi, beaucoup de félicitations. Léo est super apprécié et a de très bons résultats (85 sur 100 de moyenne). Il prend plus de plaisir à faire son travail de classe qu'au début, a compris le système américain: dire que l'on ne comprend pas ou que l'on a besoin de refaire son devoir est au moins aussi valorisé que de donner une bonne réponse.

Il a compris qu'il était fortement apprécié, sans être obligatoire, d'aller voir les profs après les cours (finis à 14h15, ça laisse du temps!) dans leur bureau, qui reste ouvert jusqu'à 17h. C'est là que les ados demandent des explications, qu'ils peuvent obtenir de refaire un devoir, corriger leurs erreurs, pour obtenir une meilleure note (oui, oui, les notes ne sont pas définitives du premier coup!) et qu'ils apprennent à mieux connaître ces adultes qui les entourent. La progression d'un élève compte plus que son niveau absolu.

Noé lui se débrouille très bien. Avec une bonne moyenne, de 80 sur 100, il s'est même permis le luxe de faire sauter les cours d'ESL pour pouvoir aller comme les autres élèves en Social Studies (histoire géo instruction civique) ou en gym qu'il aime beaucoup. Bien sûr, cela a moins plu à la prof d'ESL qui le lui a dit. 
Noé a tellement progressé en expression anglaise qu'il a recommencé à bavarder et s'amuser en classe, il adorait déjà ça en France. Il cartonne en sciences et en Social Studies, patine un peu en algèbre, mais la réunion parents-profs lui a donné l'occasion, après six mois de cours, d'enfin découvrir auprès de l'enseignante de maths qu'il pouvait venir lui demander ses notes (elle ne les donne pas systématiquement ).
Dans le collège de Noé comme à l'école de Félix, la plus grosse affluence se trouvait devant le bureau des profs d'ESL. Plus de la moitié des élèves de la classe de Noé ne parlent pas anglais chez eux.

Et pour attirer les parents, rendre tout ça un peu fun et récolter quelques fonds (dans le système américain, c'est primordial), il y a toujours des gâteaux ou des boissons à acheter, une loterie ou des choses à gagner. A l'école, on pouvait même acheter des livres lors d'un "book fair". Trop top!

5 commentaires:

  1. Ta description de l'école fait rêver... Grand bravo à tes fistons pour leur facilité d'adaptation !

    RépondreSupprimer
  2. gaignard family16 mars 2013 à 05:15

    bravo les mecs.

    RépondreSupprimer
  3. Cette façon de faire semblé très sympa, certains en France devraient s'en inspirer
    Bonjour à toute la famille
    Françoise

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Disons qu'il y a de bons côtés, mais aussi des moins bons, dans le système scolaire américain. Le niveau des connaissance est plutôt assez bas jusqu'au lycée, notamment. Et il y a beaucoup d'inégalités d'un établissement à un autre. Le système n'est pas forcément plus à l'écoute des élèves, mais il est souvent plus positif. C'est déjà ça.

      Supprimer
  4. Ça doit être beau des myosotis dans les propos de Félix !!!

    RépondreSupprimer