lundi 21 janvier 2013

J'ai vu Barack Obama !

Et il est arrivé, vers midi. Il s'est présenté à la tribune, devant un million de personnes (record à une investiture, après les deux millions de 2009). La plupart des spectateurs attendaient depuis quatre, cinq heures ou plus.

Et je l'ai vu. Enfin, pas tout de suite, pas jusqu'à ce qu'il se tienne un peu en hauteur sur l'estrade pour prêter serment. Et "vu" est un grand mot. Sans mon téléobjectif, je serais passée à côté. Je l'ai "vu", donc, entre deux piliers de la grue pour les caméras. Seules dépassaient la tête et la main droite levée parce que je me trouvais en contrebas. Mais je l'ai vu. Séquence émotion.

Il est là sur ma photo, à gauche du pilier, dans le demi-cercle rouge.

J'ai tout de suite compris qu'il n'était pas là pour rigoler, Barack. Cheveux grisonnants, visage solennel, voix ferme. il a affirmé ce que beaucoup ici, les "liberals", "progressive" - Américains à gauche de la droite - s'impatientaient de l'entendre dire. L'action collective avant l'égoïsme, la liberté individuelle pour tous, pas que pour les chanceux: "Les patriotes de 1776 ne se sont pas battus pour remplacer la tyrannie d'un roi par les privilèges de quelques-uns." Et toc.

Assénant le motif "We, the People" (on dit qu'il a pris des leçons avec M. Hollande-"Moi président"), il a évoqué trois piliers d'une nation plus égalitaire: Medicaid, Medicare, Social sécurity.
Bon, moi, les deux premiers, je ne peux pas en bénéficier, je ne suis pas Américaine. Mais j'adhère total à l'esprit.  Réchauffement climatique, droits homosexuels, accueil des immigrés: il ira de l'avant, a-t-il promis.
Ma parole! Un vrai discours de socialiste (un peu centriste quand même)! Un engagement pris pour le social et la diversité. Sans temporiser ni pactiser. Du lourd.

D'un coup, les images télé que j'avais vues il y a quatre ans de sa précédente investiture me sont revenues, et le contraste m'a sauté au visage: envolé, le sourire de gamin; évaporée, la légèreté des débuts. Les mains gantés, cuir couleur vert de gris, de Michelle tenant la Bible, sa robe jaune qui avait fait le tour du monde avec le nom de son créateur.

Obama a sifflé la fin de la récré.

7 commentaires:

  1. Tu casses la baraque là !!!!
    C'est bien mieux qu'à la télé même entre deux piliers !
    Bises
    Nicole

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  2. J ' adhère entièrement à ton analyse .

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  3. Quel copieur ce Barack

    Au fait, on ne t'a pas vue à la télé ; étais-tu bien là ...

    NAND

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    1. OK, puisque c'est ça, je publie une photo de moi devant le capitole.

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  4. Merci, merci, merci !
    J’avais tout loupé à cause d’un virus grippal qui m’as mis la tête en vrac pendant cinq jours et lundi j’étais tellement épuisée que je n’ai allumé aucun écran !
    Je n’avais donc rien vu de l’investiture et grâce à toi, je la vis en différé et, de ton point de vue, c'est encore mieux !

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    1. Rapporter, reporter, reportage, portage, partage. Bien contente que ma prose t'aie été utile!

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