mardi 29 janvier 2013

Six mois et toujours vivants

La moitié. À mi-chemin.  Mi-chèvre, mi-chou. Entre chien et loup.
Voilà six mois qu'on est arrivés à New York, avec nos dix valises et nos rêves en bandoulière. Six mois pile, c'était vendredi, le 25 janvier. Six mois sur une année, la première, l'année test notre aventure américaine.

Quelques photos que j'aime bien de ces six mois:


Coney Island.
Subway.

New York rugby.

Skyline.




Je sais pas vous, mais moi, ce premier mois de l'année est passé comme une fusée. Pas encore répondu aux voeux chaleureux des copains. Pas réussi à dénicher un journal qui me voudrait comme foreign correspondante. Pas déniché de nouveaux quartiers à vélo. Pas de ciné ni de musée. 






Bon, restons indulgent. En janvier, on a quand même avancé sur pas mal de sujets: on a trouvé un local pour le restaurant, on est devenus membres-propriétaires de la coop bio de Park Slope, je suis allée à l'investiture d'Obama (Yes!), on vient de prendre nos billets pour rentrer en France cet été, on a essuyé les températures les plus froides de janvier (et la neige qui va avec, d'où le peu de vélo), tout le monde à la maison sauf moi a chopé la grippe, on a des fuites d'eau dans la salle de bains depuis un mois et personne n'intervient, on a payé 50$ pour qu'un type visse quatre patères dans un mur, on a le cuir tanné par la rudesse du climat et de la ville.



Je m'habitue vraiment:

- Aux métros erratiques; quand, exemple parmi d'autres, le Q se transforme en N sans rien dire à personne et t'oblige, à mots couverts, à descendre à la station Dekalb attendre le Q (le vrai). Dans ce genre de situation, les passagers tendent l'oreille pour un message diffusé qui ne vient pas ou alors de manière totalement inaudible, puis ils hésitent, tentent une sortie vers une autre voie, se ravisent, slaloment, bref sont perdus. Des fourmis affolées. Dont je fais partie, mais de moins en moins.

- A payer avant de boire ou de manger dans les coffee shops. Au début, ça fait drôle, on ne sait plus dans quel sens aller.

- Au sublime paysage qui s'offre sur le sud de l'île quand on traverse les ponts de Manhattan ou de Williamsburg. Ce matin, dans le métro, j'ai oublié de regarder par la fenêtre. Ça ne m'était jamais arrivé. J'en étais désolée.

- Au sucre, en poudre exclusivement. Ça n'existe pas en morceaux.

- A l'absence de biscottes. Il n'y en a pas, cela dit, je n'en mange jamais, mais bon, quand même, question d'habitude.

- A faire la queue partout. Je prends mon tour dans la file, généralement encadrée par des rubans élastiques, comme dans un labyrinthe, et je calcule le temps d'attente. Je ne me trompe presque plus. Sauf en cas d'agent administratif fatigué ou de client trop lent.

-A la mauvaise humeur des New-yorkais. Moi même je m'y mets. 

-A tomber sur des gens que je connais en plein Manhattan! Oui, oui, vous avez bien entendu, ça m'arrive hyper souvent. Que je connais ou que j'ai vu dans un resto ou ailleurs quelques jours plus tôt. Dingue, non? Comme le disent les gens ici, c'est une big city mais une small town.

- A dire: OMG, BTW, WTC, WTF, BYOB. Les abbréviations locales pour: Oh my god, By the way (au fait), World Trade Center, What the fuck (bordel!)! Et Bring Your Own Bottle (quand on peut apporter son vin, dans un resto).


Je ne m'habitue pas:

-Aux délires administratifs qui nous font attendre six mois le remplacement d'un simple papier perdu, sept mois l'accès à une carte de crédit et cinq mois des cours de soutien en anglais auquel les élèves ne parlant pas anglais ont droit.

-Aux inconnus qui me demandent leur chemin dans la ville. Cela me surprend à chaque fois - comment ne voient-ils pas que je ne suis pas d'ici?- mais cela arrive de plus en plus souvent. J'en conçois un sentiment de fierté non dissimulé. 
Si on me prend pour une New-Yorkaise, c'est que je dois en être une, un peu. 




http://www.youtube.com/watch?v=yRvJylbSg7o&feature=related

Pour vous mettre dans l'ambiance, voici une vidéo très drôle dégotée par Léo. Elle décrit les comportements typiques des New-Yorkais de Manhattan, leur "je t'aime-moi-non-plus" avec la ville. Ils rouspètent beaucoup, contre le métro qui n'arrive pas, les touristes qui prennent trop de place sur les trottoirs (un classique), méprisent secrètement Brooklyn et le Queens et ouvertement les lecteurs de tabloïd (NY Post), adorent croiser des célébrités dans la rue mais font semblant de s'en moquer, voudraient vivre ailleurs mais ne sont bien qu'ici, ne jurent que par la pizza et les bagels, disent "schmock", mot yiddish pour idiot.

13 commentaires:

  1. Joli petit bilan. Bons six prochains mois !

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    1. merci Marie, Marie merci. On espère bien casser la baraque!

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  2. Oh la la ! Ca fait drôle de vous voir devenir new-yorkais !!!
    Est-ce qu'on va vous reconnaître ?

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    1. Non, je ne crois pas. Moi en tradeuse et Tonio en fashion victim, ça va vous faire drôle.

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  3. Jolie ta phrase sur la fenêtre. On s'habitue à tout même à la vue de New York?? Plein de biz. Philippe L.

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  4. Ben oui, un peu, enfin pas totalement quand même! Bisous.

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  5. excellent la petite vidéo
    On dirait des minis WA.
    Woody Allen
    on a l'équivalent à Paris sur my little paris on the web.
    " ce que disent les parisiens".
    bises famille

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  6. Charlie de Drancy1 février 2013 à 06:34

    ça y est, on a pris les billets pour NY. On arrive le lundi 29 avril pour voir tout ça de vive œil. OVE (on vous embrasse).

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  7. tu crois qu'il y a un business à se faire au niveau des B&F
    biscottes à la french?
    tu sais, tata claire, que tu es passée 1ere sur les sites les plus visités de la famille.
    Devant Canal plus et son zapping et nolwenn leroy ( y a victor qui aime bien, il est nostalgique des cousins en bretagne....).

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  8. La CON-SÉ-CRA-TION!!!
    Pour les biscottes, c'est sûr, y'a un créneau.
    Et dis à Victor que Nolwenn Leroy est passée en concert à New York il y a quelques semaines. Bon, ch'uis pas allée au concert, en fait j'avais oublié. Mais elle reviendra sûrement quand vous viendrez à NY...

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  9. "schmock", mot yiddish pour idiot.
    Le mot est orthographié « schmuck », quoique de la Yiddish « shmok ». Le sens littéral est « pénis ».

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    1. Hello Sandy, je reconnais bien là ton sens de la précision. Mais tu veux dire qu'il faut l'écrire "schmuck"?

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