mercredi 26 juin 2013

New York-sur-Mer

Avec le beau temps, notre appartement s'est transformé en villégiature d'été. Fenêtres ouverte aux courants d'air, rideaux sous la brise, livre, et matins étirés sous la fraîcheur des platanes de la rue...
Et surtout, presque tous les jours la mer.
Quand le métro Q ne se fait pas attendre, l'océan est à vingt minutes. On saute dans un wagon à Cortelyou Road, on passe une quinzaine de stations aux noms familiers, Newkirk Plaza, Avenue M, Sheepshaed Bay, Brighton Beach, Aquarium, Coney Island. Et là, juste après les manèges, au-delà du "boardwalk"- la promenade - la plage.
Habiter à New York, et se sentir en vacances à la mer, ça peut sembler paradoxal, non?
C'est qu'on oublie que New York est une ville sur l'eau.

















































Noyé dans la forêt de building de Manhattan qui obstrue l'horizon, impossible de s'en rendre compte. Pourtant, entre l'Océan, les rivières - Hudson et East - les embouchures, les baies, les marécages, vraiment, l'eau est partout. 
Cela m'est apparu comme une évidence un jour d'octobre, pluvieux et venteux, où je m'étais rendu avec Noé (et Félix qui s'ennuyait un peu), à la porte ouverte d'un lycée pas comme les autres: l'école du Port (Harbor School).
Pour y aller, on avait pris le ferry pour Governor's Island où elle se trouve.
Noé avait tout de suite repéré cet établissement lors d'une "foire" aux lycées organisée à Brooklyn Tech, un des lycées les plus grands et plus cotés du "borough". Noé le plongeur avait flashé sur cette école prépare aux métiers de la plongée.
On peut aussi y devenir aussi capitaine de navire, concepteur de navires. Et sa filière biomarine emmène les élèves jusqu'à l'université.
La première année est commune à tous avec un enseignement de base portant sur la faune et la flore marine de New York. Les lycéens en profitent pour repeupler les colonies d'huîtres locales, un peu mises à mal, il faut bien le dire, par l'activité humaine environnante. Il répertorient les poissons et autres espèces aquatiques, d'ailleurs pêchées par les autochtones mais c'est pas sûr qu'ils les mangent...



Les gens, ici, vont au travail en bateau. Aux heures de bureau, le trafic des ferrys, entre le New Jersey et Manhattan ou Brooklyn et Manhattan, atteint un rythme stupéfiant. 
Certains, au départ de Brooklyn ou de South Ferry, se rendent à Governor's Island, cette île longtemps terrain militaire, où désormais se ruent les New Yorkais pour profiter de la plage et du point de vue à couper le souffle sur les gratte-ciel de Manhattan.





New York est un port, on l'oublie parfois, moins puissant et bien moins actif qu'il ne fut, mais encore présent.




Des quais de l'Hudson River, au Pier 88, on peut partir en croisière vers les Antilles, les mers du sud. Voici une arrivée de voyageurs que j'avais photographiée en novembre, juste après Sandy. Pendant l'ouragan, les gens étaient en voyage. Ils revenaient un peu inquiets:




New York a été construit sur des marécages. Un des plus grands s'appelle Jamaica Bay. C'est là que se trouve l'immense aéroport international JF Kennedy. L'autre jour, dans un jour local, j'ai lu que les autorités envisagent de construire des barricades autour des pistes parce qu'elles sont trop souvent envahies par les tortues qui sortent pondre leurs oeufs dans le terrain sableux des abords de l'aéroport...

Dimanche, les New Yorkais ont rendu hommage à la mer et ses habitants imaginaires. En un de ces carnavals délirants dont ils ont le secret, ils se sont ressemblés à plusieurs milliers (chiffres publiés: 750 000 personnes) à Coney Island pour la Mermaid Parade, le défilé des sirènes.

 Comme le défilé d'Halloween, c'est l'occasion de se lâcher. Chacun peut participer et se déguiser, en sirène, Neptune, méduse, ou poisson. 
On prend le métro en habits de fête et on se mêle à la foule sans autre forme de procès.
On rivalise d'imagination pour se faire remarquer, et on la joue super sexy, avec des costumes réduits au minimum.
Et surtout, on fait la fête! "Party!!!!", ils adorent ça, les New Yorkais.


Dans le métro.
En attendant le métro.
















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