dimanche 25 novembre 2012

Randall's Island, l'étrange île aux sports

Match sous l'autoroute qui traverse l'île.
Au fait: ici, le rugby est aussi, vraiment, un sport de femmes.

Samedi, j'ai fait bénévole pour le plus grand tournoi de rugby à 7 des États-Unis. Il est organisé à New York par le NYRC, le club où joue Léo. 
Alors, j'ai donné de mon temps. Je suis allée vendre des repas aux joueurs et aux spectateurs, à Randall's Island.

A New York, ville verticale, cette île est le seul endroit qui offre autant de place pour s'amuser à 14 autour d'un ballon, fut-il ovale.


Randall's Island, jamais entendu parler? Normal. L'île ne fait pas partie des circuits touristiques. Ne s'y rendent que des sportifs. Quelques promeneurs. Et des marginaux. 

Dans les années 40, il y avait deux îles, depuis rassemblées.



Randall's Island, confetti de l'East River, est accessible par l'industriel Queens (Triboro Bridge), le pouilleux East Harlem (à partir de la 125e rue) ou le Bronx. 

Il existe aussi un pont piéton, à la 103e rue. Il vient de rouvrir à l'année: avant, il était fermé d'octobre à avril et à la nuit, parce que les riverains de Manhattan avaient peur des malades de l'hôpital psy de Randall's Island. 
Ils étaient persuadés que les fous venaient de l'autre rive, doper le taux de criminalité de leur quartier déjà assez mal famé. 
Puis les autorités se sont aperçues que la proximité des malades ne changeait rien au niveau de la délinquance locale. Le pont a été remis en service à plein temps.

Cela donne une idée de l'ambiance générale, à Randall's Island. 

La première fois que j'ai accompagné mon fils à son entraînement bi-hebdomadaire, j'ai cru arriver dans la Quatrième dimension. 
Au nord du terrain, l'hôpital psychiatrique dominant de ses hauts murs. Au sud, un foyer pour SDF plein de grilles noires. A l'Est, un centre anti-drogue. A l'Ouest, une usine de retraitement des eaux usées. Et au dessus, coupant l'île en deux, une autoroute montée sur sur piliers, reliant le Queens au Bronx.

Ces terrains sont coincés entre l'autoroute, l'hôpital psy et un foyer pour SDF.


Sans donner dans les préjugés, c'est comme qui dirait un coin où l'on ne s'attarde pas le soir. Or, l'entraînement finissait après 19h. Légère angoisse...
Bon, Léo a suivi les autres joueurs, a pris le bus avec le reste des habitants de l'île, et tout s'est ma foi bien passé. Question d'habitude.




La tente des repas du tournoi, en contrebas de l'autoroute.

Et en se retournant, une vue imprenable sur Manhattan, en contrejour.


Ce qui est frappant, c'est le contraste entre le pourtour de l'île, aménagé en promenade bucolique, parsemé de terrains de sport à belle pelouse (il y en a des dizaines, tous en synthétique) et le milieu de l'île, territoire des bras-cassés.

La nature sportive de Randall's Island exsude les soirs d'entraînement, avec des joueurs de rugby, foot, baseball, foot américain, courant, sautant dans tous les coins.
Et l'histoire abonde: son stade avait accueilli les épreuves qualificatives d'athlétisme des JO de 1936.


3 commentaires:

  1. Coucou

    Pas le temps de tout lire mais je montre à Audrey ton blog et comment laisser un commentaire
    A +
    AF

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  2. Ouais !!! Un nouveau blog à dévorer ! Chouette....
    Audrey

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